Mon engagement

Malgré la 6ème réforme de l’Etat, les institutions et les forces politiques traditionnelles restent engluées dans les identités linguistiques. Le rôle des Communautés a été renforcé. Malgré de nombreuses demandes émanant de la société civile, les partis traditionnels sont restés organisés sur une base linguistique plutôt que régionale. A Bruxelles, il y a donc deux partis écolos (un FR, un NL), deux partis socialistes, etc…[1]

Les conséquences de ce système sont perverses.

Pour les Bruxellois, car le système communautaire leur impose des structures complexes et peu efficaces (sept gouvernements !). Leurs politiciens dépendent de partis dirigés depuis la Flandre ou la Wallonie.  Dans ces conditions, impossible de mettre en œuvre pour Bruxelles un projet ambitieux. Ceux qui en souffrent le plus, ce sont les jeunes, dont beaucoup connaissent la précarité, les inégalités scolaires, le chômage. Dans certains quartiers, un jeune sur deux est sans emploi. Des situations qui révoltent.

Pour les Belges, car l’organisation des partis sur une base linguistique amène lentement mais inéluctablement à la cassure du pays et de ses solidarités le long de la frontière linguistique,   le « front francophone » renforçant le « nationalisme flamand », et vice-versa.  Aujourd’hui 60% de sondés en Flandre soutiennent les partis séparatistes ou confédéralistes, et le plan B Wallonie-Bruxelles sourit à de nombreux responsables francophones.

Pour l’Europe, car l’union européenne voit triompher dans sa capitale même un modèle politique basé sur la primauté des critères identitaires. Les faits le démontrent  encore pour l’instant en Ukraine: les politiques qui se basent sur des critères identitaires (race, ethnie, religion, langue maternelle) pour organiser les Etats ou galvaniser les foules finissent souvent dans la violence. Pensons encore,  par exemple, à la Bosnie, au Rwanda, à l’Irlande, à la Syrie, etc. …Nous n’en sommes heureusement pas là en Belgique mais, plus subrepticement, chez nous comme un peu partout en Europe, de nombreux nationalismes identitaires relèvent la tête, et commencent à saper l’idée même d’union européenne. Chez nous, comme au Liban et en Bosnie, cette ségrégation identitaire est même inscrite dans la constitution.

Il faut casser cette logique mortifère pour Bruxelles, pour la Belgique, pour l’Europe. Il faut que se manifeste enfin un message politique clair et radical dans l’autre sens : pro-diversité, pro-citoyenneté, pro-solidarité, pro-paix,  pro-Belgique, pro-Europe. Un message d’espoir pour les générations qui nous suivent.

C’est pour porter ce message au cœur de la campagne électorale et au parlement régional dans la capitale même de l’Europe que j’ai décidé de présenter ma candidature. J’ai donc accepté l’offre de ProBruxsel de figurer comme candidat d’ouverture sur la liste que ce parti présentera pour le scrutin régional. ProBruxsel est un parti multilingue fondé par des citoyens précisément pour promouvoir la citoyenneté au-delà des appartenances linguistiques et autres. ProBruxsel exige la suppression des Communautés linguistiques comme entités fédérées. ProBruxsel est bien positionné pour faire son entrée au parlement régional. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il y entre.

Alain Maskens


[1]  "S’ils s’étaient clairement regroupés en forces bruxelloises uniques, par-delà les langues, ma démarche actuelle n’aurait plus été nécessaire."